Peut-on être trop gentil pour réussir ? (1/2)

Le mot gentil provoque beaucoup de polémiques et amène des sentiments à la fois positifs et négatifs, qui provoque un réflexe de défense comme s’il fallait s’en méfier.

Aujourd’hui je déterre un vieux sujet qui m’est cher.

Pourquoi je le déterre ? Et bien tout simplement parce qu’après ma discussion avec Morgane dans l’épisode 16, celui-ci m’est revenu en mémoire comme un boomerang.

Pour tout vous dire, c’est un sujet que j’avais commencé à vouloir traiter en février de cette année, mais qui est resté dans les cartons digitaux depuis.

Aujourd’hui je vous parle de la gentillesse. Et surtout d’une question que les personnes bienveillantes se sont déjà posées au moins une fois dans leur vie : Peut-on être gentil et réussir ? 

En tout cas, moi je me la suis posée un paquet de fois dans ma vie !

Mais pour que vous compreniez bien pourquoi il était si important pour moi de pouvoir donner une réponse à cette question, je vais devoir vous parler un peu de mon histoire personnelle. 

Mon histoire personnelle avec la gentillesse et l’injustice

Passé et traumatismes

Ce n’est pas quelque chose que j’ai l’habitude de faire, parce que je n’ai pas vraiment envie qu’on me définisse par là où je suis passée, mais plutôt par ce que j’en fais aujourd’hui.

Mais aujourd’hui je vais quand même en parler un peu pour remettre du contexte à cette question du rapport entre la réussite et la gentillesse.

Lorsque j’étais au primaire, puis au collège j’étais la gamine gentille, victime de harcèlement parce qu’un peu trop spontanée, un peu trop naïve, un peu trop sympa et sans doute aussi un peu trop maline à l’école. Je ne sais pas exactement, mais dans tous les cas différente des autres. Peut-être que si vous me lisez et êtes atypiques, c’est quelque chose que vous aussi vous avez peut-être connu. Et je ne savais pas, et je ne voulais pas non plus me battre, ou être méchante à mon tour pour me défendre, alors que ça aurait peut-être pu m’aider à sortir de la situation. Car pour moi être méchant, être violent, c’était un non-sens, c’était complètement incohérent. 

En repensant à cette époque, je me suis longtemps demandé ce qui faisait que lorsqu’on était petit, c’étaient les gamins méchants et qui se moquaient des autres, bref les petites brutes, qui étaient les personnes populaires, celles qui étaient suivies, copiées… Quand on pense qu’au Japon, ce sont plutôt les gamins gentils et sociables qui sont populaires, je me dis que là-dessus ils ont quand même tout compris et que de notre côté il y a de nombreux progrès à faire dans les cours d’école !

En tout cas, dès gamine, j’avais déjà cette référence que les gamins qui réussissent dans la cour d’école, ce n’étaient pas les gentils mais plutôt les petites brutes ou ceux et celles qui n’hésitaient pas à mentir, trahir et humilier les autres. 

Adolescente et jeune adulte, lorsqu’un meurtre a touché ma famille, j’ai encore subi de plein fouet cette injustice puisque les personnes responsables des meutres, et dont l’identité était plus que fortement présumée n’ont jamais été condamnée pour ces meurtres.

Pour ceux d’entre vous qui se demanderaient comment l’histoire se termine. Heureusement, ou malheureusement puisque ça signifie qu’entre temps ils ont commis d’autres atrocités, ces personnes ont été arrêtées de très nombreuses années plus tard pour un autre meurtre là aussi atroce où enfin il y a eu suffisamment de preuves pour les faire tomber. Là encore le modèle que j’avais du rapport gentillesse et réussite n’était pas joli joli puisqu’en gros ce que j’en apprenais c’était : les gentils sont les victimes et les méchants peuvent faire tout ce dont ils ont envie et pourtant rester impunis.

Adulte et salariée, j’ai aussi vu au sein des entreprises par lesquelles je suis passées des injustices flagrantes entre certaines personnes sociables, sympas, constructives qui stagnaient à leur poste tandis que ceux qui mentaient, trichaient, manipulaient ou étaient à la limite du harcèlement montaient les échelons hiérarchiques.

Présent et mission de vie

Bref, si je vous explique tout ça, c’est pour vous montrer à quel point ce sujet m’a touché dans ma vie, c’est une question sur laquelle j’ai beaucoup réfléchi, à tel point que ce que je ressens au fonds de moi comme mission, ce qui me fait vraiment vibrer, c’est d’aider les gentils à réussir.  C’est à dire de renverser la vapeur, de montrer que c’est possible d’être à la fois sympa, bienveillant et aussi de réussir sa vie, de réussir professionnellement, de réussir en business, bref de réussir dans ce qui nous tient à coeur. Je rêve d’un monde où ce ne seraient plus les petites brutes à qui tout le monde veut ressembler, mais plutôt à ces personnes constructives, empathiques, qui ont véritablement à coeur d’aider leurs prochains. Ce seraient eux les modèles, les mentors qui forgeraient le moule de la société du futur.

Oui mais voilà, quand j’ai commencé à en parler autour de moi et dire fièrement “je veux aider les gentils à réussir”, j’ai rapidement vu que le sujet soulevait des polémiques et repoussait même des personnes que pourtant je souhaitais accompagner car pour moi ces personnes étaient “gentilles”.

Donc j’ai cherché à comprendre pourquoi. Parce que oui je suis d’un naturel curieux et puis j’adore comprendre ! Donc me voilà en quête de comprendre pourquoi autant de crainte, autant de défiance envers le terme “gentil”. 

D’ailleurs, toi qui me lis en ce moment, si tu y réfléchis deux secondes, est-ce que tu ne ressens pas toi-même un sentiment mitigé ?

Et c’est là que j’ai compris que les mots que moi j’utilisais et ceux qui étaient entendus n’avaient pas le même sens. J’avais en quelque sorte dépassé la vision “péjorative” du termes gentil pour n’en garder que l’essence que moi, à travers mes propres filtres je voyais maintenant, après avoir beaucoup travaillé sur moi. 

Mais ce n’était pas du tout la perception de la majorité des gens. Et donc il m’a fallu reprendre un peu de recul par rapport à ce termes, faire un pas de côté pour essayer en quelque sorte de porter les lunettes des autres pour voir comment ils percevaient ce termes.

La notion de gentillesse est extrêmement ambiguë et controversée

Différentes connotations

Et donc j’en suis déjà revenue un peu à connaître le passé ou devrais-je dire le passif derrière le mot gentil. 

Et là, et bien c’est sacrément compliqué. Pourquoi ? Et bien parce qu’en fait le terme “gentil” a pris alternativement des connotations positives et négatives à travers les âges.

Le “gentil” a travers les siècles a pu aussi bien désigné les “barbares ou les païens” à une certaine époque quand ils décrivaient les peuples non-juifs qu’il a pu désigner les personnes de bonne famille, généreuses, aimables, nobles et braves au XIème siècle dans le sens de gentils seigneurs.

Aujourd’hui, si on prend par exemple le Larousse c’est un terme connoté positivement et négativement. Les deux premiers sens y sont respectivement : “agréable à voir pour sa délicatesse, son charme ; mignon” et dans la deuxième : « Aimable, complaisant, plein de bons sentiments à l’égard d’autrui ; qui manifeste ce caractère ; délicat ».

Mais si on regarde de plus près, en 4ème proposition on a : “Qui est agréable, assez joli, assez intéressant mais sans plus ; gentillet, charmant “ qui évoque déjà l’idée d’une restriction, tout comme le 5ème “Se dit d’une somme d’argent assez importante, assez considérable ; coquet : C’est déjà une gentille somme.” et le 6ème Dont la qualité est assez remarquable : avec des synonymes comme “potable” ou “acceptable”.

Bref, c’est pas glorieux, glorieux, on sent comme une forme de tension du type “oui, c’est bien, c’est bien, mais pas top non plus”. En clair, ça nous laisse dans la bouche une sensation douce-amère.

Un sentiment mitigé à la réception du terme gentil

Aujourd’hui, si quelqu’un nous dit que nous sommes gentils, il y a comme un sentiment de défiance face à ce mot. 

Vous vous souvenez peut-être du film le Père Noël est une ordure quand Thierry Lhermitte sort la fameuse réplique : « Ecoutez Thérèse, je n’aime pas dire du mal des gens, mais effectivement elle est gentille *».  

Se faire “traiter” de “gentil” ça peut en effet être mal pris. 

Il y a bien sûr l’image du gentil dont on se moque et qui se fait écraser

Il y a aussi l’image de la personne finalement peu définissable, trop commune et pour laquelle on finit par dire “gentille” comme on dirait “banale”

Du coup, une personne dite “gentille” peut vite ressentir des sentiments mitigés et se dire « Que veut-il dire exactement ? Est-ce que je suis trop gentil ou gentille ? » “ou bien encore est-ce que je suis juste transparente, et c’est tout ce qu’on retiendra de moi ?”

Elle pourra même avoir envie de se révolter intérieurement à la seule idée de passer pour gentil et pourra véritablement exécrer ce terme: “si je suis gentil(le), c’est sûr je vais me faire avoir (encore). De toute façon il n’y a que les *** qui réussissent, je ne veux pas être le dindon de l’histoire !”

En résumé quelque part en nous, il est possible que nous nous battions intérieurement face à cette idée : « non, je ne veux pas être gentil, c’est nul d’être gentil ! » 

Car nous l’associons au mieux à la notion de transparence, au pire à à la notion de faiblesse, voire de paillasson.  

C’est pour toutes ces raisons que j’ai renoncé à parler de “gentil” aujourd’hui lorsque je parle de ce que je fais, parce que j’ai compris que les autres et moi n’avions pas le même rapport à ce mot et qu’il y avait trop de connotation négative ou de souvenirs douloureux associés. Je parle donc désormais davantage de personnes bienveillantes, en espérant le jour où utiliser le terme “gentil” ne sera plus aussi déplacé mais deviendra normal.

Et je m’arrête ici pour aujourd’hui car sinon il serait trop long à digérer en une fois. Je vous laisse là-dessus et dans l’épisode de la semaine prochaine, qui sera donc la suite, je réponds concrètement à la question “peut-on être trop gentil pour réussir”

En mini conclusion de cette première partie, je ne peux que vous inciter à bien vérifier que les mots que vous utilisez ont bien le même sens pour vous et pour vos clients 😉 !

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