Peut-on être trop gentil pour réussir ? (2/2)

Etre gentil ça ne doit pas être synonyme de s’écraser, ou d’être idiot. Mais pour éviter de se casser le nez devant certaines situations qui peuvent mettre notre gentillesse à rude épreuve, encore faut-il avoir les bonnes clés ! Imaginez que vous puissiez réussir tout en étant vous-même, en étant entièrement vous, y compris en conservant et même en cultivant votre gentillesse, et cela sans que ce soit un problème.

Aujourd’hui, je fais suite suite à l’épisode de la semaine dernière.  Dans ces deux épisodes, je tâche de répondre à une question qui m’est particulièrement chère : “peut-on être trop gentil pour réussir” ?

Avec l’épisode de la semaine dernière, je vous expliquais le contexte de cette quête personnelle pour apporter une réponse et aussi pourquoi, aujourd’hui le terme “gentil” a dans la bouche un tel goût doux-amer qui fait que l’on peut se poser sérieusement la question de “est-ce que c’est si bien que ça d’être gentil”. 

Je finissais l’épisode en expliquant que nous l’associons au mieux à la notion de transparence, au pire à à la notion de faiblesse, voire de paillasson.  

Le paradoxe de notre éducation : il faut être gentil.. mais pas tant que ça !

Nous associons donc la gentillesse à des notions de transparence ou de faiblesse. Et pourtant ça n’a pas toujours été le cas ! Et c’est bien ça qui est le plus fou, c’est qu’on a tous et toutes été témoins et/ou victime d’un paradoxe rendu pourtant courant qui est celui de notre éducation !

Quand on est tout petit, on nous éduque à être gentil, que ce soit nos parents, l’école ou d’autres éducateurs, tout le monde nous répète des phrases comme : 

  • « sois gentil, fais ceci »
  • « tu veux bien être gentil(le) et me passer le sel… »
  • « sois gentil avec tes camarades »
  • « si tu es gentil tu auras tel cadeau » (et là on évoque même l’image du Père Noël qui ne distribue ses cadeaux qu’aux enfants gentils, c’est bien connu !

Dès le plus jeune âge on nous inculque les fondements de la gentillesse. C’est une vertu qu’il faut ancrer au plus tôt. Nous sommes récompensés si nous en faisons preuve et puni sinon, comme dans l’histoire du Père Noël. 

Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que nous sommes des animaux sociaux. En gros c’est par le groupe que nous avons appris à survivre et vivre. C’est le collectif, la société qui permet la survie de l’individu. Aussi si un groupe est menacé par un individu c’est la survie de tous qui est menacée. 

Donc la gentillesse dès le plus jeune âge a fait également partie des critères d’acceptation par le groupe : cet individu est-il une menace ? Oui/non. Si oui l’individu était rejeté ou tué, sinon il pouvait survivre avec le groupe. 

L’évolution a privilégié les individus avec les meilleures chances de survie. C’est sans doute ce qui fait qu’aujourd’hui l’altruisme est un comportement naturel chez l’enfant. Je ne sais pas si vous avez déjà vu cette vidéo issue d’une recherche qui montre comment un enfant en bas âge aide spontanément des adultes, sans particulièrement être à la recherche d’une quelconque récompense. Voici le lien pour la voir,  mais pour résumer on y voit un tout-petit de moins de deux ans, dans une pièce avec un monsieur assis à son bureau. L’enfant est en train de jouer paisiblement, quand le chercheur fait tomber son crayon et fait mine de ne pas réussir à l’attraper. L’enfant sort spontanément de son jeu pour aller ramasser l’objet et le tendre au chercheur. 

Donc en gros, le fait d’être gentil est un caractère inné et encouragé petit. Si on croit notre évolution, il faut être gentil pour réussir à survivre dans le collectif.

 

C’est après que les choses se gâtent. Soudain en devenant adulte, c’est les messages contraires que nous rencontrons :

  • « dans la vie, sois tu manges, soit tu te fais manger », 
  • « tu es trop gentil, tu vas te faire avoir/manger »

Mais pourquoi ? Est-ce que vous aussi vous ne trouvez pas cela frustrant ? Comme si bizarrement, une fois grandi il fallait se dépêcher de tout désapprendre, de renier ce que nous sommes, de chasser le naturel parce que cela devient d’un coup dangereux !

Est-il possible de réussir en étant gentil ?

Je coupe tout de suite le suspens : OUI il est possible de réussir en étant gentil. La gentillesse n’est pas un facteur d’échec. 

Pour en faire la preuve, voici quelques exemples de personnes qui réussissent en étant gentil, dont certaines sont même bien connues, voire célèbres.

Vous avez Simon Sinek, qui dans le milieu du management est connu pour promouvoir la voie d’un management éclairé et bienveillant.

Vous avez Oprah Winfrey, Keenu Reeves, Angelina Jolie qui sont des exemples de célébrités qui sont à la fois très connues dans leur domaine professionnel mais qui sont aussi largement connus comme étant des philanthropes hors pair. Angelina Joli a adopté 3 enfants sur les 6 qu’elle a, elle se fait la porte-parole de la lutte contre les violences domestiques, a été ou est toujours je ne sais pas ambassadrice à l’ONU. Keenu Reeves reverse très régulièrement une grande partie de ce que ses films lui rapporte à différentes associations. Oprah a initié Oprah’s Angel Network, une organisation caritative qui aide des personnes dans le besoin à travers le monde.

Et ceux-ci sont pour les exemples ultra connus. Mais maintenant, si vous regardez autour de vous, à l’échelle de l’activité que vous faîtes, je parie que vous pourrez aussi trouver des exemples de personnes qui ont réussi et qui sont bienveillant.e.s. Et attention, je ne parle pas des gourous faussement bienveillants qui utilisent une gentillesse manipulatoire des foules. Non, si vous regardez bien au travers, vous allez en trouver aussi. 

Et en effet, la gentillesse peut être un vrai atout pour réussir si on y regarde de plus près :

La gentillesse permet de créer du lien dans une relation interpersonnelle, et ensuite de le renforcer jour après jour. En effet, je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais vous vous sentez sans doute plus en confiance auprès d’une personne vraiment gentille. Vous allez peut-être avoir envie de lui partager davantage de choses. Peut-être vous sentirez-vous naturellement plus serein ou sereine en sa présence. 

Si on tire le trait plus loin encore, cela signifie qu’il est plus facile de faire confiance à quelqu’un de gentil. Ainsi, une personne gentille saura plus facilement faire passer une idée qu’une autre personne.

 Si on pousse encore le trait cela peut même signifier être un très bon leader, un très bon manager puisque les autres auront envie de suivre naturellement

Ce n’est pas anodin si certains gourous jouent la carte du gentil justement pour accéder à ces possibilités naturelles qu’offrent la gentillesse réelle.

Mais alors pourquoi ne voit-on pas davantage de gentils qui réussissent ? Et au contraire pourquoi a-t-on sous les yeux ou dans le souvenir autant de gentil pour qui ça se passe mal : qui se font avoir encore et encore, qui se font manipuler, etc..

Quelle différence y a-t-il entre un gentil qui réussit et un gentil qui ne réussit pas ? Que faut-il prendre en compte dans la balance pour arriver à trouver le juste équilibre ? Pour pouvoir rester soi-même tout en arrivant là où on souhaite aller ?

Le problème ne serait pas d’être trop gentil mais d’être “mal gentil”

Et si on se posait la question autrement. Le problème est-il vraiment dans le fait d’être trop gentil ? Et si ce n’était pas cela le problème, que le problème venait plutôt du fait d’être mal gentil….

 

Je m’explique. 

Au lieu de prendre la gentillesse comme quelque chose de figé, comme un espèce de truc fixe monobloc, hyper précis et défini, je vous propose de zoomer un peu plus loin. 

C’est un peu comme si je vous demandais “un chien peut-il sauter 2 mètres de haut ?”. Là, normalement, la question que vous risquez de me poser en retour avant de répondre c’est “de quel chien tu parles ? est-ce un teckel ou un berger allemand ?” Parce qu’on est d’accord que les deux sont effectivement des chiens mais que l’un des deux est statistiquement et morphologiquement beaucoup mieux armé que le deuxième pour arriver à sauter une telle hauteur. 

La gentillesse c’est un peu comme parler de chien finalement, c’est une notion qui sous certains aspects peut facilement se regrouper, mais sous d’autres est plutôt flou comme concept. Il peut y avoir différents facteurs et comportements d’une personne bienveillante à une autre. Aussi il n’existe pas une forme de gentillesse, mais des formes différentes. C’est pour cela que la vision de la gentillesse peut être connotée positivement ou négativement, selon le type de gentillesse que l’on est en train d’observer.

Je vais donner quelques exemples qui vont vous permettre de voir des différences émerger.

Prenons un premier exemple et appelons-le David au hasard.  David est un gars super gentil. Quand ses copains l’appellent, il est toujours partant pour les aider. Même quand Nadia l’appelle pour la troisième fois en 1 mois, cette fois-ci à 1h du matin pour lui demander de re-déplacer son canapé parce que, décidément, ça ne marche pas dans ce sens-là non plus pour regarder la télé. David prend son blouson, rejoint Nadia et l’aide à positionner le canapé où elle veut. Puis il retourne chez lui, fatigué, fera une courte nuit et aura des difficultés à se concentrer le lendemain à son travail. Il fera peut-être même des erreurs…

Maintenant prenons une autre personne que nous appellerons Sylvain. Nadia a essayé d’appeler Sylvain à 1h du matin. Sylvain n’a pas répondu mais à rappelé Nadia le lendemain pour savoir ce qu’elle voulait. Nadia lui demande de l’aide pour déplacer son canapé. Sylvain est ok et rejoint Nadia le samedi pour lui donner un coup de main. Là, il vérifie avec elle pourquoi elle veut bouger son canapé, débat avec elle sur la meilleure position puis l’aide à le mettre en place et à vérifier que tout est OK et repart chez lui. Le lundi, Sylvain est d’attaque pour commencer en forme sa semaine de travail.

 

Alors selon vous, est-ce que David est gentil ? Oui

Est-ce que Sylvain est gentil ? Moi personnellement en tout cas je pense que oui aussi

Y en a-t-il un plus gentil que l’autre ? Non en fait les deux ont aidé Nadia à atteindre son objectif.

Et pourtant que se passe-t-il pour David et pas pour Sylvain ? David va faire au moins 2 fois le travail pour rien et va être crevé pour bosser le lendemain. Tandis que Sylvain aura fait l’effort une seule fois, avec aucune incidence sur son bien-être et sa concentration au travail.

 

Qu’est-ce qu’il s’est passé pour David ? Et bien par exemple, il n’a pas du tout donner de limites à Nadia puisqu’il répond à 1h du matin et sacrifie son temps de sommeil qui lui serait nécessaire pour être en forme. il n’a pas su dire non non plus alors même que c’est la 3ème fois qu’elle appelle.

Ce sont quelques exemples de comportements qui laissent penser que David est “mal gentil”. Son intention de gentillesse est bonne mais la façon dont il la met en œuvre nuit à sa santé et à ses performances. Il pourrait être “mieux” gentil en agissant différemment., et si je dis “mieux” et pas “plus”ce n’est pas par hasard ou par faute mais bien pour insister qu’il ne serait pas moins gentil s’il s’y prenait juste différemment.

En conclusion, mon avis est qu’on ne peut pas être trop gentil pour réussir. Etre gentil, ou bienveillant si vous préférez toujours ce terme même après avoir écouté cet épisode, ce n’est pas un frein pour réussir. Je dirai même plutôt qu’il peut s’agir d’un atout pour une réussite durable, une réussite qui se base sur des murs solides de confiance plutôt que sur un château de sable de paraître et d’ego. 

Seulement, si on ne peut pas être trop gentil pour réussir, on peut être “mal gentil” pour réussir, comme on pourrait dire “mal équipé” pour réussir”.

La bonne nouvelle c’est que cela implique qu’une autre voie est possible, une voie qui ne sacrifie nullement la gentillesse pour avancer, une voie qui permet de rester authentique tout en avançant vers ses objectifs. 

Si le sujet vous intéresse et que vous avez envie de creuser davantage pour trouver cette “voie du milieu” en quelque sorte,  j’ai créé un outil que j’ai appelé la boussole de la réussite spécial gentils et que vous pouvez télécharger gratuitement en cliquant sur ce lien. 

Cette boussole donne plusieurs axes, comme des directions à suivre pour aller dans la direction donnant les meilleurs résultats pour être “mieux” gentil, pour aller dans la bonne direction d’une croissance positive durable.

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