Il y a un lien entre peur de réussir et notre vision de la réussite
La réussite est souvent un sujet pour lequel mes coachés ou d’autres entrepreneurs que je côtoie éprouvent une réelle ambivalence.
D’un côté vous vous dîtes peut-être : oui bien sûr je veux réussir !
Mais de l’autre vous sentez que ce que vous avez en tête ne vous correspond pas tout à fait, qu’il y a une forme d’inconfort.
Et je le comprends tout à fait parce que j’ai moi-même connu cette ambivalence. J’ai connu cette sensation d’à la fois vouloir quelque chose et de ne pas tout à fait le vouloir non plus.
Si on parle souvent pour les entrepreneurs de la peur de l’échec, il faut savoir qu’il existe aussi une peur plus subtile et sournoise qui est la peur de réussir. Et bien souvent cela vient d’une vision erronée que nous pouvons avoir de ce qu’est la réussite.
Alors sans plus attendre, je vous explique pourquoi cette vision que vous avez aujourd’hui n’est peut-être pas la bonne. Prêts à changer votre point de vue ?
La vision commune de la réussite c'est en fait celle qui se vend bien
Tout d’abord, lorsque vous pensez à la réussite, il est fort probable que vous ayez l’image d’un entrepreneur millionnaire, qui vous vend la formule de “comment vous aussi vous pouvez gagner votre premier million”. Vous voyez une image un peu provocante, bling-bling, peut-être aussi prétentieuse.
Peut-être même avez-vous l’image d’un vendeur de tapis, qui n’hésite pas à vendre son âme pour vendre ses produits, ou qui est complètement déconnecté des réalités de la vie des autres.
Et vous savez quoi ? c’est tout à fait normal que vous ayez cette image. Pourquoi ? Parce que c’est cette réussite-là qui est la plus visible. En effet, elle se vend bien dans les tabloïds, elle fait de bons articles à commérages. Et généralement, elle se renforce à grands renforts de communication provocante pour justement créer le buzz et amener encore plus de visibilité et de notoriété.
Vous avez peut-être déjà regardé une émission comme “Les Marseillais” ou Cyril Hanouna en disant “non mais je regarde juste pour voir à quel point c’est nul, à quel point ça peut tomber bas !”. Si c’est le cas, sachez que l’image que vous avez de ces millionnaires là, c’est un peu comme celle des Marseillais.
Si l’émission est diffusée c’est parce que justement cela joue sur cet aspect de voyeurisme et de commérage et ça fonctionne en grande écoute, pour la majorité des gens. Ca fait vendre !
Et peut-être ne vous y retrouvez-vous pas ?
Maintenant que vous voyez plus clairement cette image de ce que la société vous renvoie, peut-être que vous commencez à comprendre d’où vient votre ambivalence à la notion de réussite.
Vous voyez peut-être des personnes :
- qui ont pris le melon,
- qui n’ont pas les mêmes valeurs que vous,
- qui ont sacrifié leur vie personnelle au profit de l’argent et du paraître,
- qui ont perdu le sens des réalités
- qui n’ont plus d’amitiée réelles et profondes
- qui ont “perdu leur âme”
- qui peuvent sembler vides intérieurement
Bref toutes ces images-là ne vous donnent pas envie alors vous vous dîtes inconsciemment ou consciemment que la réussite ce n’est pas pour vous car vous n’avez pas envie de devenir comme eux.
Bonne nouvelle : la réussite, ce n'est pas que ça
Mais vous êtes aussi d’accord pour dire qu’à la télé il n’y a pas que les émissions des Marseillais ou d’Hanouna, qu’il existe d’autres formes de divertissements, beaucoup plus intéressantes mais qui ont moins de portée.
Là, vous commencez peut-être déjà à voir où je veux en venir…
Alors, maintenant, si je vous disais que la réussite ce n’est pas que ça ? Que lorsque vous voyez ces images, vous ne voyez en fait que les 10% émergés de l’iceberg ?
La « réussite », « réussir » : finalement ce sont juste des mots. Or un mot n’est qu’un mot, c’est nous qui le chargeons émotionnellement.
On va faire un petit exercice ensemble pour vous illustrer cela.
Prêt.e ?
Pensez à un chien.
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OK, vous avez un chien en tête normalement. A quoi ressemble-t-il ?
Maintenant, si je vous dis que certains d’entre vous durant ce même exercice ont peut-être pensé à un berger allemand et d’autres à un bichon ! Vous voyez la différence entre les deux ?
Les deux sont bien des chiens mais lorsque je vous dis le mot chien, l’image que vous en avez est différente de celle de votre voisin.
La charge émotionnelle que nous mettons dans les mots que nous utilisons est différente d’un individu à un autre.
Elle peut être influencée par la vision que nous avons de notre environnement. Peut-être avez-vous pensé à un caniche parce que votre voisine d’à côté en a un et que vous la voyez le promener régulièrement.
Elle peut aussi être influencée par nos expériences passées et par les héritages transgénérationnels que nous avons. Peut-être avez-vous pensé à un pitbull parce que quand vous étiez enfant et que vous vous rendiez à l’école, il y avait toujours ce pitbull qui vous aboyait dessus et qui vous faisait peur.
Dans tous les cas, en retirant ces œillères que nous avons, il est possible de voir plus large. Et maintenant, derrière le mot chien, peut-être êtes-vous capable d’imaginer plusieurs races de chiens différentes ?
Il existe d'autres modèles de réussite, à vous de vous approprier le vôtre !
Lorsque l’on comprend cela, on peut enfin s’ouvrir à voir d’autres réalités possibles. Si on retire les œillères que nous avons derrière le mot réussite, nous pouvons alors voir d’autres réalités possibles : d’autres modèles de réussite.
Maintenant, si vous regardez mieux autour de vous, vous pouvez alors trouver des contre-exemples à la vision de réussite dont nous avons parlé précédemment.
C’est à dire des personnes qui :
- gagnent confortablement leur vie
- se sentent épanouies
- ont les mêmes valeurs que vous
- sont restées humble
- continuent d’avoir des relations interpersonnelles vraies et épanouissantes
Ainsi, au lieu de ne voir que ce qui saute aux yeux, ouvrez-vous à la possibilité de voir plus loin, de voir non pas ce que vous ne voulez pas voir mais plutôt ce que vous avez envie de voir.
Pas l’envie de voyeurisme un peu honteux. L’envie réelle, celle qui vient du cœur, de vos tripes, celle qui vous fait vraiment bouger.
Et maintenant la vraie question, c’est donc : quelle est votre propre vision personnelle de la réussite ?
Est-ce que vous pouvez voir la réussite dans une personne qui aime et est aimée de ses proches ? Est-ce que vous pouvez voir la réussite dans une personne qui a un niveau de vie confortable sans être exubérant mais a su maintenir un équilibre sain entre vie pro et vie perso ? Etc…
Ce ne sont que quelques exemples car là c’est vraiment à vous de jouer. Appropriez-vous la notion de réussite : définissez vous-même ce que vous mettez derrière ce mot !
Vous êtes libres de transformer votre perception du bichon au pitbull ou du pitbull au bichon, ça vous appartient ! C’est votre choix.